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A L'ORIENT DE CLINGENDAEL

Début septembre 1872. Karl Marx, dont le livre phare, Le Capital, vient d’être traduit en russe pour la première fois, se promène sur les bords du Spui à La Haye. Il vient de s’installer à l’hôtel Pico, au n°271, afin d’assister au dernier congrès de la Première Internationale. 

En revenant jusqu’à sa chambre, il croise une des employées, Christina Goedvolk, qui en a fini de sa journée. La jeune femme a 26 ans et un ventre qui s’arrondit gentiment. Marx, l’esprit préoccupé par la politique, n’y prend pas garde. Il ne voit pas plus le jeune homme qui attend sur le quai du Spui. Lui a 21 ans. Hendrik Jut travaillait dans l’hôtel il y a encore quelques mois. Il se contente aujourd’hui de venir y chercher sa fiancée.

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Le jardin japonais de La Haye, le plus grand du pays, se niche au cœur du vaste domaine de Clingendael. Ce monument national n’est ouvert que quelques semaines par an au public. Plus que centenaire, il a besoin de calme et d’attentions. 

Sa création remonte aux années 1910, à une époque où les jardins japonais avaient la faveur des esthètes. D’ailleurs, Marguerite-Mary van Brienen, fille d’Arnoud Nicolaas Justinus Marie, baron van Brienen van de Groote Lindt, et de Marie Louis Ottoline Niagara, baronne van Tuyll van Serooskerke, fait partie de ceux-là. Celle que l’on appelera “Miss Daisy”, surnom qu’elle affectionnait, se passionne vite pour le Japon et ses jardins.

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Après un voyage au Pays du Soleil Levant, Miss Daisy revient avec des éléments d’ornementations à partir desquels sera créé le jardin que l’on connaît aujourd’hui. Elle conçoit, avec l’aide de son architecte paysagiste Theodoor Dinn, le premier jardin japonais sur le sol néerlandais. 

Attirée par l’esthétique du jardin japonais, Miss Daisy se montre également sensible à son caractère, à son âme. Elle a respecté l’esprit des jardiniers nippons tout en donnant ici sa propre interprétation. On retrouve néanmoins les éléments indispensables à tout jardin japonais comme les petits ponts, les tonneaux d’eau ou bien encore les lanternes. 

Avec son tapis de mousse, ses azalées, ses rhododendrons et ses cerisiers d’ornement, ce jardin dégage une atmosphère unique que je ne saurais trop vous conseiller d’aller humer avant sa (très) prochaine fermeture le 9 juin prochain. Sans quoi il vous faudra attendre l’encore plus éphémère ouverture de l’automne.

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